"Il faut cultiver notre jardin"

vendredi 4 janvier 2013

A déguster sans modération !

Gaspard est un cuisinier reconnu par ses pairs. Il navigue dans les hautes sphères de la cuisine internationale et s'apprête même à recevoir un prix. Mais tout se passe mal et il rentre plus tôt chez lui pour découvrir sa femme au lit avec son associé : il envoie tout promener et part au hasard dans sa voiture avec juste ce qu'il a sur le dos et dans les poches. Il descend dans le sud. C'est le haut du Lubéron, c'est l'été, et il se sent renaître. En fin de journée, il découvre une buvette adossée à une grange. Il entre. Ça sent bon. Il demande s'il y a quelque chose à manger. Le garçon a les larmes aux yeux. La vieille dame qui tenait la buvette est morte quelques jours avant ; lui, c'est le neveu, il ne peut pas s'occuper de l'endroit. C'est le dernier jour avant la fermeture. Pour Gaspar c'est une nouvelle vie qui commence. Douce, régulière. Il dort dans la grange, cuisine pour les promeneurs, redécouvre les racines de son art véritable. Un jour, un ange entre dans la buvette. Gaspard est foudroyé. La jeune fille est anorexique. Elle s'appelle Stella et revient tous les soirs. Gaspard imagine pour elle des plats qui lui redonneront goût à la vie...

Une bien jolie parenthèse gustative, une véritable escapade au soleil loin de la grisaille actuelle, un festival de saveurs et d'odeurs succulentes, ce bijou de simplicité et de douceur est empreint de sensualité. Simonetta Greggio rédige ici une ode à la vie, à la simplicité et aux gestes gratuits. Son texte nous donne envie de nous arrêter, de respirer, de humer, de goûter, de faire rissoler, de semer, de cueillir, il nous fait saliver, rire, vivre.
"Ca sentait une vie nouvelle qui commençait. Il fait quelques pas dans l'herbe, froissa la petite menthe sauvage, veloutée, sous la plante de ses pieds nus, et cueillit les premières myrtilles. On était déjà au mois d'août, la plénitude de l'été avertissait, du bord des frondaisons un peu jaunies par la chaleur des derniers jours, que l'automne viendrait trop vite. Gaspard eut encore une fois la trouille devant  tous les cadeaux que la vie lui faisait. Il la combattit de la seule manière qu'il connaissait : en retournant dans sa cuisine".

1 commentaire:

Nathalie a dit…

Si tu es emballée comme ça, évidemment ... je ne peux que te suivre. J'adore déjà la citation que tu as choisie, un truc qui pétille, voilà qui va faire du bien !