"Il faut cultiver notre jardin"

mardi 27 mai 2014

Expo 58

Le dernier Jonatahn Coe nous emmène dans le rayon des romans d'espionnage. Bien sûr, cet auteur facétieux nous livre une parodie ! 
Thomas Foley, jeune fonctionnaire attaché au ministère de l'Information, se retrouve catapulté à Bruxelles où il hérite de la charge du Brittania, pub qui a pour mission de devenir la vitrine de la grandeur de la nation britannique et d'incarner sa culture. Défi à sa hauteur ? pour ce qui est de superviser la distribution des pintes, Thomas va s'en sortir, pour le reste, il est plus hésitant. Tiraillé entre le souffle de la nouveauté et du progrès, entre une envie de changement et tout ce que représente l'exposition universelle de 1958 et sa vie de jeune père bien rangé, Thomas a bien du mal à choisir. Flirter avec Anneke, la jeune hôtesse belge, se révèle pourtant plus piquant que sa vie pépère en compagnie de sa jeune épouse Sylvia. Et c'est sans compter sur les personnalités qu'il croise et la vie nocturne dans laquelle il est entraîné (car l'expo est source de festivités nombreuses). 
Tony le scientifique, Chersky le russe vont croiser sa route comme deux hommes obscurs et engoncés dans leur imperméable (Wayne et Radford), deux agents secrets plus drôles qu'inquiétants (un peu Dupont et Dupond). 
Une sympathique parodie de roman d'espionnage, de bons moments, d'autres moins bons. On passe un fort bon moment même si ce n'est pas le meilleur opus de Jonathan Coe.

jeudi 22 mai 2014

Délicieux !

Premier coup d'oeil à la couverture : bleu électrique, tranche de gâteau au chocolat et au citron, on s'en lèche les babines ! Alors, on se saisit du livre et on commence à le déguster. Et oui, c'est un délicieux moment de lecture que nous offre La singulière tristesse du gâteau au citron d'Aimée Bender.
Le jour de ses neuf ans, Rose Edelstein goûte une part de son gâteau d'anniversaire : nouvelle recette, nouveaux goûts. Il est délicieux, ce gâteau eu chocolat et au citron, délicieux mais aussi avec un drôle de goût. En effet, il a un goût de manque, de vide ! 
Patatras, Rose découvre, ce jour-là, qu'elle a le don de ressentir les émotions de ceux qui confectionnent plats et aliments ! Des sentiments de désespoir aux sentiments amoureux, la palette est grande mais, parfois, c'est très gênant ! Au risque d'en perdre le goût de la nourriture et de la vie, et, en tous les cas, de ne pas pouvoir regarder les autres sans les connaître plus qu'ils ne pensent.....C'est ainsi qu'elle découvre la double vie de Lane, sa mère, mais est aussi capable de découvrir que les ouvriers qui ont cueilli les oranges sont exploités. Ce n'est pas de tout repos ! 
Rose grandit, apprend tant bien que mal à vivre avec son don particulier, cherche à mieux comprendre son drôle de frère Joseph (qui, lui aussi, est doté d'un pouvoir embarrassant), découvre les premiers émois amoureux, brûle d'admiration pour le si brillant George ..... et n'en finit pas de porter un regard aigu sur la cellule familiale.
Un angle d'attaque original pour peindre la vie d'une famille ordinaire et écorner l'image d'épinal de la famille idéale.L'auteur peu à peu nous fait basculer d'un univers réel à une univers plus fantastique car, chez les Edelstein, ils sont plusieurs à être pourvus de pouvoirs embarrassants (un odorat surpuissant, la capacité de se fondre dans le décor au point d'y disparaître...). Une roman que l'on dévore même si l'on aurait souhaité que l'histoire de Joseph soit plus fouillée.