"Il faut cultiver notre jardin"

samedi 17 septembre 2016

La renverse

En furetant dans les rayons de la bibliothèque, je m'arrête sur le dernier Olivier Adam. Je dois avouer que j'avais un peu arrêté de le lire tant ses histoires sont souvent sombres et déprimantes. Mais j'en avais entendu du bien,  alors je m'y risque.  
"La renverse: période de durée variable séparant deux phases de marée ( montante ou descendante ) durant laquelle le courant devient nul".
Exilé en Bretagne, le narrateur, Antoine, cherche à oublier le passé, ne s'embarrasse de rien dans sa vie, notamment sa vie amoureuse. On sent qu'il souhaite être le plus léger possible, sans réelles attaches et surtout ne veut guère laisser prise sur lui. Un jour, après une ballade sur un sentier côtier et dans un paysage âpre (cliché sur la Bretagne ?), il entre dans le bar du coin et entend une voix à la radio annoncer la mort de Jean-François Laborde, ancien sénateur-maire de M., en banlieue parisienne, et ancien ministre.  A son retour chez lui, il ne peut s'empêcher d'effectuer quelques recherches sur la toile et ouvre la boîte de Pandore qu'il avait pourtant bien décidé de laisser verrouillée.
On suit alors le flux et le reflux des souvenirs brassés avec le présent dans lequel Alexandre veut à tout prix rester ancré malgré tout. Et l'on comprend, au fil des pages, qu'il a définitivement tourné le dos à sa vie d'avant, à sa jeunesse, à sa mère, à ses parents. 
C'est violent certes, mais nécessaire pour se reconstruire quand on a été confronté à un sordide faits divers impliquant sa mère, surtout quand celle-ci se targuait d'incarner la figure maternelle parfaite. Olivier Adam nous plonge, avec La renverse, dans un scandale politique peu reluisant et révélateur des jeux de pouvoir dans lesquels les puissants n'hésitent pas à se mouiller pour exercer leur autorité, se gargariser de leur influence quitte à abdiquer toute conscience morale.
C'est pas mal du tout : les personnages abjects sont décrits dans toute leur crudité, le narrateur est un peu paumé et ses doutes le rendent assez touchant.

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