"Il faut cultiver notre jardin"

samedi 3 septembre 2016

On ne voyait que le bonheur

Après L'écrivain de la famille, La liste de mes envies, La première chose qu'on regarde, je tombe sur le nouveau roman (2014) de Grégoire Delacourt, ex-publicitaire converti en romancier. Pourquoi pas avant la rentrée ? 
C'est l'histoire d'Antoine, expert en assurance qui revient sur sa vie et ses souvenirs. A coup de chapitres très courts, ayant pour titre des chiffres liés au contenu du texte (bof), il remonte le fil de sa vie : son enfance, ses parents, la mort d'une de ses soeurs jumelles, le départ de sa mère, un père mutique incapable d'exprimer sa tendresse, la rencontre avec sa femme, les errements amoureux de celle-ci, l'arrivée des enfants et le rêve d'une vie de famille où l'on ne voit que le bonheur, la descente aux enfers, la chute, le drame, la maladie du père .....
Beaucoup de pathos : il n'a vraiment pas de bol cet Antoine, ses parents non plus....
Un roman construit en triptyque (au moins on n'a pas l'alternance des époques, des points de vue...) : le nord de la France, la côte ouest du Mexique. Le dernier tableau s'affranchit de la géographie et nous plonge dans les écrits de la fille d'Antoine qui essaye de se reconstruire et - elle aussi - de recoller les morceaux.
Une première moitié de roman un peu lourde et excessive en pathos : à force d'accumuler les malheurs et les coups du sort l'auteur peine à convaincre. La partie mexicaine est plus légère et correspond au moment où le héros s'est allégé de sa colère contre la vie, contre ses parents, contre les autres et contre soi-même. La dernière partie, enfin, permet un happy end un peu convenu et mièvre même si elle est porteuse d'espoir sur la possibilité de se reconstruire après des événements terribles.
Bref, un roman qui se lit mais qui est un peu convenu. Une écriture simple et sans grand effet de style.

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