"Il faut cultiver notre jardin"

mercredi 17 août 2016

Les Frères sisters

Merci à Vincent pour le conseil ! Les frères sisters ou Brother sisters : un roman bien sympathique
Il s'agit d'un roman déjanté, qui joue avec les codes du western. Les deux héros sont, en effet, un peu loin du type héroïque: tueurs professionnels, ils ne semblent pas si dangereux que ça et sont loin de réussir tout ce qu'ils entreprennent.
Oregon, 1851. Eli et Charlie Sisters chevauchent vers Sacramento, Californie, dans le but de mettre fin, sur ordre du "Commodore", leur employeur, aux jours d'un chercheur d'or du nom de Hermann Kermit Warm. Charlie est une brute épaisse, un ivrogne et ne se pose pas beaucoup de cas de conscience quand son frère, Eli, est plus sensible, plus humain. Il réfléchit d'ailleurs beaucoup à leur choix de vie, s'interroge sur la question de savoir s'il ne faudrait pas raccrocher, s'installer dans une petite vie tranquille... Malgré leurs différences et différends, ces deux-là sont très soudés. Et tant mieux, vu le nombre de rencontre toutes plus insolites, burlesques ou dangereuses qu'ils font. Individus patibulaires, femmes de petite vie, personnages désespérés, chefs de gang, chercheurs d'or... voilà tout le personnel de ce roman jubilatoire qui nous plonge dans l'Amérique de la Ruée vers l'or.
Dans ce roman jubilatoire, drôle, excentrique Patrick deWitt enchaîne les chapitres comme on enfile les perles d'un collier et l'on avance d'aventure en aventure, de rencontre en rencontre jusqu'au retour au bercail familial.  
Un très bon moment !

lundi 15 août 2016

Hubert Haddad le peintre d'éventail


Un roman contemplatif et une immersion dans un jardin magnifique animée par l'âme et le savoir-faire d'un jardinier peintre d'éventails. Fin fond de la contrée d'Atôra (NE île de Honshu). Matabei s'y réfugie dans une pension tenue par Dame Hison, ancienne prostituée qui accueille toutes les âmes un peu perdues. Clientèle singulière (Monsieur Ho, la belle et mystérieuse Enjo, Anna et Ken les deux amants fugitifs). Dans cet endroit hors du temps et tourné vers un jardin fabuleux, ponctué par de petites rivières, des bassins et des terrasses, Matabei peu à peu se dépouille au sens propre et au sens figuré. Il s'oublie et oublie son ancienne vie, découvre le sens profond du jardin crée et entretenu par le vieux Osaki, s'initie au savoir-faire de ce maître d'éventails et peu à peu retrouve un certain calme. Devenu maître à son tour, il initie Hi-han Xu jeune garçon peu cultivé, un peu gauche qui apprend à manier les casseroles aux fourneaux de la pension. Lecture, écriture, peinture... voilà une partie de ce que Matabei transmet à Hi-han. Mais le jardin n'est pas toujours aussi zen que l'on pourrait le croire : il abrite des liaisons, des passions déchirantes, des brûlures, des fêlures, des trahisons .... jusqu'au jour où la terre tremble et engloutit avec elle les habitants, les arbres, le jardin et la région. Cataclysme humain et naturel puisque après avoir perdu son disciple (Matabei a succombé aux charmes de la jeune Enjo que convoite Hi-han), Matabei perd ses repères, ses compagnons. Il survit, seul et rongé par la plaie d'un amour évaporé (par la catastrophe?) et va finir de s'effacer derrière les morts et les âmes de ceux qu'il a cotoyés. Il leur rend hommage, accomplit les cultes mortuaires et peut, à la toute fin, une fois réconcilié avec Hi-han – qu'il a un jour trahi- laisser son âme s'envoler en paix. « La vie est un chemin de rosée dont la mémoire se perd, comme un rêve de jardin. Mais le jardin renaîtra, un matin de printemps, c'est bien la seule chose qui importe. Il s'épanouira dans une palpitation insensée d'éventails. »

samedi 6 août 2016

Corniche Kennedy M de Kerangal


Réparer les vivants fut, pour moi, une révélation. Avec Corniche Kennedy (antérieur au précédent), je retrouve avec délice M.de Kérangal. Si l'écriture est un peu bavarde parfois, c'est, une fois de plus, un roman bien écrit et fort agréable à lire, d'autant que le style se simplifie avec bonheur vers le milieu du roman. On y suit les tribulations d'une bande d'adolescents qui sautent dans la mer depuis la corniche au grand dam d'un maire d'abord soucieux de son image et de soigner sa "clientèle" électorale. Cette bande de jeunes, issus de milieux pas forcément favorisés, sont suivis, surveillés et épiés par un flic dont on devine qu'il cherche quelqu'un en plus de traquer les proxénètes et les passeurs de came. Un bon roman.

mercredi 3 août 2016

Expo Sabine Weiss : un pur bonheur


Magnifique exposition au château de Tours !
Des photos somptueuses, un œil acéré et capable de saisir des détails, une femme au caractère enjoué et affirmé, une photographe humaniste.

@ voir absolument