"Il faut cultiver notre jardin"

dimanche 30 octobre 2016

Le dernier Harry Potter

Harry Potter et l'enfant maudit est la dernière livraison de J.K Rowling. 
Il s'agit d'une pièce de théâtre qui se situe dix-neuf ans après la fin de la célèbre saga. On frétille d'avance à l'idée de replonger dans le monde de la magie...... Que sont devenus les héros ? Voldemort menace-t-il toujours le monde de Poudlard ?
Si l'on est content de retrouver Harry Potter, Hermione, Ron et les autres on est un peu déçu par le manque de densité de l'ouvrage. Ca ressemble franchement à une tentative maladroite de surfer sur le mythe et c'est un peu réchauffé. Qui dit pièce de théâtre dit dialogues ce qui entraîne finalement un contenu peu développé et beaucoup moins dense en descriptions. Certains passages ne consistent qu'en un rappel du contenu de certains tomes.... Mais on se laisse finalement prendre et la magie opère car on replonge dans le monde des sortilèges, des potions, des patronus et des retourneurs de temps. Ce qui est intéressant (mais insuffisamment développé ou de manière mièvre - rythme du théâtre oblige) ce sont les difficultés des héros, devenus adultes, à gérer leurs émotions, leurs rôles de parents.....
Bref pas si mal mais la saga est largement meilleure !

samedi 22 octobre 2016

Les nuits de laitue

J'aime beaucoup les couvertures des éditions Zulma. Très souvent, en plus, se cachent derrière de bons petits romans. Le titre de celui-ci intrigue et nous entraîne dans un univers un peu loufouque mais aussi plein de bienveillance.

Otto et Ada partagent depuis un demi-siècle une maison jaune perchée sur une colline et une égale passion pour le chou-fleur à la milanaise, le ping-pong et les documentaires animaliers. Sans compter qu’Ada participe intensément à la vie du voisinage, microcosme baroque et réjouissant.
Il y a d’abord Nico, préparateur en pharmacie obsédé par les effets secondaires indésirables; Aníbal, facteur fantasque qui confond systématiquement les destinataires pour favoriser le lien social; Iolanda et ses chihuahuas hystériques ; Mariana, anthropologue amateur qui cite Marcel Mauss à tout-va; M. Taniguchi, centenaire japonais persuadé que la Seconde Guerre mondiale n’est pas finie. Quant à Otto, lecteur passionné de romans noirs, il combat ses insomnies à grandes gorgées de tisane tout en soupçonnant qu'on lui cache quelque chose…
Au décès d'Ada, Otto se retrouve seul et désemparé : sa femme "branchée sur le 220 volts" n'est plus là pour organiser les journées. Et puis, quelle difficulté de vivre son deuil quand les différentes figures qui peuplent son environnement ne cessent de virevolter autour de lui ! Chapitre par chapitre, l'auteur nous fait ainsi découvrir les membres d'une collectivité dont Ada était un rouage essentiel. Au gré des récits des échanges entre elle et ses voisins, le portrait de la défunte s'élabore. ET l'on pressent qu'on a caché des choses à Otto.
C'est plutôt loufoque, un peu foutraque et sympathique. Ce roman n'atteint pas le niveau de "flodinguerie" de Paasilinna mais reste agréable à lire.

lundi 10 octobre 2016

Un parfum d'herbe coupée

Nicolas Delesalle choisit de composer son roman un peu à la manière d'un "je me souviens". Chaque chapitre tourne ainsi autour d'un souvenir qui semble remonter à la surface. 
Les réminiscences - odeur, saveur, bruit, geste ...- sont autant de sources d'où jaillissent les éclats de vie et les pièces d'un puzzle personnel.  Car l'auteur se raconte peut-être derrière son narrateur Kolia qui évoque par bribes et avec pudeur tous les petits et grands moments qui ont compté dans sa vie et qui la constituent voire la construisent. C'est bien de cela qu'il s'agit, comprendre que notre mémoire engrange, telle une boîte à souvenirs, les traces du passé et les éléments qui nous constituent.
Un roman doux, frais, pas mélancolique.
« Le jour où mon père a débarqué avec son sourire conquérant et la GTS, j’ai fait la gueule. Mais j’ai ravalé ma grimace comme on cache à ses parents l’odeur de sa première clope. J’ai dit “ouais”, j’ai dit “super”, la mort dans l’âme, même si j’avais compris que la GTS pour la GTX, c’était déjà le sixième grand renoncement, après la petite souris, les cloches de Pâques, le père Noël, Mathilde, la plus jolie fille de la maternelle, et ma carrière de footballeur professionnel. »